La Venue de l'Avenir (2025) de Cédric Klapisch

par Selenie  -  23 Mai 2025, 19:07  -  #Critiques de films

Retour de Cédric Klapisch, un de nos réalisateurs les plus populaires avec notamment "Un Air de Famille" (1996), "Ni Pour ni Contre (bien au contraire)" ou "Paris" (2008). Klapisch a voulu mélanger les genres à l'instar de "Peut-être" (1999), dont il reprend plusieurs sujets ou éléments avec par exemple la chronique familiale et la voyage dans le temps. Réalisateur-scénariste il co-écrit le scénario avec Santiago Amigorena qu'il retrouve après "de "Quelques Jours en Septembre" (2006), "Another Silence" (2011) et "Les Enfants Rouges" (2014). Outre les musées (Orsay, Honfleur...) qu'ils ont arpentés, les deux co-auteurs citent également comme inspirations et influences le roman "Scènes de la Vie de Bohème" (1851) de Henri Murger... En 2025, plusieurs membres d'une même famille, qui ne se connaissent pas, apprennent qu'ils héritent d'une vieille maison en Normandie datant vraisemblablement de la fin 10ème. Quatre cousins, Seb, Guy, Céline et Abdel vont alors se rencontrer, et se rendre à la maison où ils vont comprendre que leur aïeule commune se nommait Adèle... 

Les quatre cousins sont interprétés par Abtaham Wapler apparu dans "OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique Noire" (2021) de Nicolas Bedos ou "Les Choses Humaines" (2021) de Yan Atttal, Vincent Macaigne vu dernièrement dans "Trois Amies" (2024) de Emmanuel Mouret ou "Maria" (2024) de Pablo Larrain, Julia Piaton particulièrement prolifique ces derniers mois avec "Le Secret de Khéops" (2025) de Barbara Schultz, "Le Mélange des Genres" (2025) de Michel Leclerc, "Les Règles de l'Art" puis "Une Pointe d'Amour" (2025) de Maël Piriou, et enfin Zinedine Qualem, il retrouve après "Sur un Fil" (2024) de et avec Reda Kateb sa partenaire Sara Giraudeau, tandis que la nommée Adèle est incarnée par Suzanne Lindon, fille des acteurs Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain, révélée et remarquée dans son propre film "Seize Printemps" (2021) avant de joué dans "Les Amandiers" (2022) de Valeria Bruni-Tedeschi. Citons encore Paul Kirchner vu dans "Le Règne Animal" (2023) de Thomas Cailley ou "Leurs Enfants après Eux" (2024), Vassili Schneider vu dans "Le Comte de Monte Cristo" (2024) de Matthieu Delaporte et "Alexandre de La Pattelière, Cécile De France qui retrouve Klapisch après la trilogie "L'Auberge Espagnole" (2002-2013), la chanteuse Pomme apparaît après une première expérience dans "La Vénus d'Argent" (2023) de Héléna Klotz, François Berméand qui retrouve Klapisch après "Deux Moi" (2019) et vu depuis dans "C'est le Monde à l'Envers" (2024) de Nicolas Vanier, Philippine Leroy-Beaulieu qu'on n'avait plus vu depuis "De Gaulle" (2020) de Gabriel Le Bomin et "Papi Sitter" (2010) de Philippe Guillard, Fred Testot vu récemment dans "Le Routard" (2025) de Philippe Mechelen, Olivier Gourmet vu dernièrement dans "Colocs" (2024) de Elodie Monet puis "Fanon" (2025), Vincent Pérez vu dans son propre film "Une Affaire d'Honneur" (2023) et dans "Boléro" (2024) de Anne Fointaine, puis François Chattot aperçu dans "Les Arènes" (2024) de Camille Perton puis dans "A l'Ancienne" (2024) de Hervé Mimran... Le film débute logiquement aujourd'hui, et heureusement assez vite avec les "cousins" qui apprennent l'existence d'une maison de famille ayant appartenu à leur aïeule commune Adèle/Lindon. Le récit se lance vite avec la rencontre "familiale" chez le notaire et la première visite de la maison et c'est un bon point. L'intrigue se lance donc vite, c'est une bonne chose avec un aller-retour constant qui se met en place également assez vite entre passé (1873 ou 1894) et présent. Par contre, la sous-intrigue du projet immobilier est aussi superflu qu'inintéressante, on s'en moque royalement. Les flash-backs font parties intégrantes de l'histoire et du récit, avec une construction narrative judicieuse et surtout fluide. Loin d'être gratuite, ce parallèle constant et régulier entre passé et présent permet d'aborder plusieurs sujets avec plus ou moins de bonheur ou d'acuité comme la filiation (logique), les liens du sang, et la famille en générale (forcément) mais aussi et surtout le rapport au progrès et à l'évolution de la société.

En effet, au fil des décennies on constate qu'on a évidemment gagné la modernité technique (électricité, photographie, cinéma... etc...) mais qu'on a aussi perdu beaucoup de choses peut-être moins palpables (poésie, moins de verdure plus de bitume et de béton, laisser le temps au temps,...). C'est sur ce dernier point qu'on se passionne le plus même si c'est aussi forcément simpliste. Très belle idée du fil conducteur entre le morceau de toile et la peinture de Monet. Les deux époques n'ont pas les mêmes atouts ni les mêmes défauts. Au présent il y a une belle osmose entre les quatre cousins, bien croqués et qui nous rappellent que le temps est aussi un prisme qui relient plusieurs destins, avec des acteurs qui sont également bien dans leur basket, mais dont les vies apparaissent trop comme un panel représentatif. Au passé on est pas toujours séduit par des acteurs mal à l'aise (Kircher), soit sans expressivité ou trop effacé (Mlle Lindon), par contre on savoure les caméos historiques (Monet, Hugo...) et surtout vraiment quel magnifique travail de reconstitution du Paris des années 1870-1890 ! Images de synthèse pour les décors de la Ville-Lumière jusqu'aux costumes, l'immersion est un très bon point du film. Klapisch se laisse un peu aller aux trop bons sentiments, flirtant avec le pathos facile, mais l'album nostalgique et familial fonctionne bien, on sourit beaucoup, la larme à l'oeil peut titiller vers la fin du film. En conclusion un très joli film à conseiller.

 

Note :                 

15/20
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J
J'hésitais mais je crois que je n'hésite plus, j'irai le voir !
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