Ennio (2022) de Giuseppe Tornatore

par Selenie  -  8 Juillet 2022, 08:49  -  #Critiques de films

Deux ans après la mort du compositeur Ennio Morricone (Tout savoir ICI !), un des plus grands du Septième Art, voici donc le documentaire ultime sur sa vie, sur son oeuvre, simplement et sobrement intitulé "Ennio". Un documentaire réalisé par un grand réalisateur italien, un compatriote qui a justement collaboré plusieurs fois avec le maestro. Giuseppe Tornatore a en effet réalisé quasi tous ses films, à l'exception de son premier "Le Maître de la Camorra" (1985), en collaboration avec Ennio Morricone à la musique de "Cinema Paradiso" (1988) au dernier "La Corrispondenza" (2016) en passant par "La Légende du Pianiste sur l'Océan" (1998) et "Malèna" (2000). Rappelons aussi que Tornatore effectue via cet hommage un retour aux sources puisqu'il a débuté dans la réalisation avec plusieurs documentaires télé entre 1981 et 1984. "Ennio" a été présenté à la Mostra de Venise 2021, mais a surtout été primé aux David di Donatello 2022 (équivalents des Césars et Oscars) avec le Meilleur documentaire, Meilleur montage et Meilleur son... Le film revient donc sur la vie et le destin de Ennio Morricone, de ses 8 ans où il rêvait avant tout de devenir médecin jusqu'à ses Oscars arrivés bien tardivement en passant par sa rencontre sur les bancs de l'école d'un certain Sergio Leone... 

Le film débute étonnament par un Ennio Morricone qui fait ses exercices entrecoupé de quelques brides d'interview. Un début singulier pas franchement séduisant ou opportun comme entrée en matière. On se doute par contre que le film sera parsemé de rencontres avec de grands noms du cinéma, et il l'es, avec  des réalisateurs majeurs comme Dario Argento, Bernardo Berolucci, Roland Joffé, Marco Bellochio, Quentin Tarantino, Clint Eastwood, Oliver Stone, Wong Kar-Wai, mais aussi d'autres grands compositeurs comme Hans Zimmer ou John Williams, puis même des artistes moins "cinématographiques" comme Quincy Jones et Bruce Spingsteen. Mais le film s'attarde aussi sur ses rêves de réussite dans la musique classique, ses désillusions, et surtout sa mise à l'écart d'une élite qui ne voit plus qu'en lui un sous-musicien car la musique de film reste une catégorie à part, comme de la "prostitution" ! Forcément les 02h36 de film sont aussi hantés par le géant Sergio Leone tant les deux hommes sont indissociables chacun ayant nourri l'autre de leur succès, de leurs idées, de leurs inspirations. On ne peut pas oublier les chefs d'oeuvres "Pour une Poignée de Dollars" (1964), "Pour Quelques Dollars de Plus" (1965), "Le Bon, la Brute et le Truand" (1966), "Il était une fois dans l'Ouest" (1968), "Il était une fois la Révolution" (1972) et "Il était une fois en Amérique" (1984).

Mais rappelons tout de même que le maestro Ennio Morricone a composé plus de 500 musiques pour le grand et aussi pour le petit écran et on pourrait donc rester un peu perplexe devant ses 6 nominations à l'Oscar de la meilleure musique de film, il faut attendre 2007 pour une statuette qui sera un Oscar d'Honneur avant que l'Académie se réveille pour un unique et ultime Oscar de la meilleure musique de film pour "Les Huits Salopards" (2016) de Quentin Tarantino ! Les 5 autres autres nominations ont été pour "Les Moissons du Ciel" (1979) de Terrence Malick, "Mission" (1986) de Roland Joffé, "Les Incorruptibles" (1987) de Brian De Palma, "Bugsy" (1991) de Barry Levinson et "Malèna" (2000) de Giuseppe Tornatore. Le film s'applique a montré son amour et l'importance de son épouse, la façon dont il travaille et comment arrive l'inspiration ou l'idée ultime. Outre des entretiens dans l'ensemble très dithyrambiques mais pas souvent passionnant sur le fond, on préférera les face à face entre le spectateur et le maestro. Un documentaire passionnant, qui pêche par trop d'intervenants qui ne disent pas grand chose autre qu'il est génial (oui on le sait !), tandis qu'à la place on aurait aimé approfondir Morricone via plus de films, ici la filmo abordée reste très succincte. Néanmoins, le film reste à voir, à revoir même et à conseiller.

 

Note :      

 

16/20
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