Alien : Romulus (2024) de Fede Alvarez

par Selenie  -  15 Août 2024, 09:13  -  #Critiques de films

Enième suite de la célèbre franchise débuté avec "Alien, le Huitième Passager" (1979) de Ridley Scott. Après plusieurs suites, et crossover signés par d'autres réalisateurs Ridley Scott était revenu avec "Prometheus" (2012) et "Alien : Covenant" (2017), et avait même annoncé dès 2015 qu'il s'agira d'une trilogie sur les origines des xénomorphes. Malheureusement, la déception du box-office ne lui a pas apporté la confiance de la 20th Century Fox dont le rachat par Disney en 2019 finit de confirmer le changement de cap. Si au départ en 2020 il est toujours question d'un "Alien 5" réalisé par Ridley Scott et toujours co-écrit et co-porduit par Walter Hill, avec même un retour de Sigourney Weaver. Finalement, exit la star, le duo Scott-Hill reste à la production mais en 2022 on apprend que la réalisation du nouveau projet est confié à Fede Alvarez lancé par son remake "Evil Dead" (2013), surtout remarqué pour son efficace "Don't Breathe : la Maison des Ténèbres" (2016) et déjà responsable d'un nouvel opus plutôt inepte de "Millénium : ce qui ne me tue pas" (2018). Le réalisateur retrouve Rodolfo Sayagues, co-scénariste, qui passera derrière la caméra pour la suite "Don't Breathe 2" (2022) puis pour le reboot "Massacre à la Tronçonneuse" (2022) de David Blue Garcia. Finalement, les deux compères persuadent leurs producteurs sur une histoire qui se déroulerait entre "Alien, le Huitième Passager" (1979) et "Aliens" (1986) de James Cameron en s'intéressant aux enfants qu'on voit courir sur la planète Acheron au début du second opus. Précisons que ce 7ème film (hors les deux crossover avec Predator !) est lancé alors en parallèle d'une série TV qui elle se déroulera 70 ans avant le premier film et qui est attendu pour 2025. Notons que le titre suit une logique de la saga pour la mythologie grecque comme avec Acheron (rivière menant aux Enfers) ou le titan Prometheus. Le film est interdit au moins de 12 ans en France, mais au moins de 17 ans non accompagné aux Etats-Unis... 

Alors qu'un groupe de jeunes voyageurs entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, une forme de vie terrifiante va surgir. Ils vont devoir se battre pour survivre face à ces créatures hostiles et agressives inconnues jusqu'ici... Les jeunes gens sont incarnées par Cailee Spaeny vue dans "The Craft : les Nouvelles Sorcières" (2020) de Zoe Lister-Jones, "Priscilla" (2023) de Sofia Coppola et "Civil War" (2024) de Alex Garland, Isabela Merced vue dans "Sicario : la Guerre des Cartels" (2018) ou "Dora et la Cité Perdue" (2019) de James Bobin et surtout dans le récent et ennyeux "Madame Web" (2024) de S.J. Clarkson, David Jonsson apparue essentiellement dans des séries TV dont "Industry" (2020-2022) ou le film "Rye Lane" (2023) de Raine Allen-Miller, Archie Renaux vu dans "Voyagers" (2021) de Neil Burger, "Morbius" (2022) de Daniel Espinosa ou "The Greatest Beer Run Ever" (2022) de Peter Farrelly, Spike Fearn remarqué dans "Aftersun" (2023) de Charlotte Wells, puis Aileen Wu aperçue dans quelques courts métrages... Le départ est un peu longuet, non pas qu'il soit ennuyant ou ennuyeux mais il reprend des codes plus proches du teen movie que de la SF pure. Ainsi on a le beau gosse et sa belle qui jouent les deux tourtereaux qui ne se disent a priori pas les choses, le secret de polichinelle, le souffre-douleur... etc... Bref on a un peu peur car on sent l'envie de séduire les plus jeunes et donc d'atténuer l'effet épouvante et on se dit vivement qu'on passe à ce qui nous intéresse. La première scène frisson avec les facehuggers est terriblement efficace et prometteuse pour la suite des événements.

Mais malheureusement on s'aperçoit vite que le scénario reprend bon nombre d'éléments des films précédents. Des plans, parties de scènes qui renvoient directement à des passages des opus précédents au point qu'on a parfois l'impression de simples copiés-collés. Ainsi le film se place dans le style du film hommage plutôt qu'une réelle suite, un écueil que la saga "Star Wars" n'a pas évité non plus par exemple. Jusqu'à présent chaque réalisateur avait pu imposer sa patte et sa singularité sur le fond comme sur la forme, ici Fede Alvarez signe un film générique qu'un tout autre bon technicien aurait pu assumer. Dommage... ATTENTION SPOILERS !... l'héroïne est clairement un simple ersatz de Ripley, le face à face icônique Alien vs Ripley est d'ailleurs repris quasi à l'identique, et que dire du "bébé" façon "Alien Résurrection" ! ... FIN SPOILERS !... Pourtant il y a des belles idées comme l'utilisation de la gravité, le lien avec le personnage du premier film, le fait que chaque personnage peut mourir n'importe quand, quelques séquences font leur effet et toute façon quel plaisir de retrouver (n'ayons pas peur des mots !) la plus fameuse bestiole du Space universe ! Néanmoins, on aurait aimé plus de Alien et une idée finale sans résurrection (réal faineant !). Le réalisateur a promis un "véritable film d'horreur" et un retour aux sources, mais force est de constater qu'il a essentiellement remixé des choses déjà vues ce qui donne un film certe très efficace mais sans audace ni panache. Résultat, cette suite est sans aucun doute un pur ciné popcorn mais aussi le plus fade de la franchise. Note indulgente.

 

Note :                 

11/20
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T
Revu le film de Jeunet (en DVD) ET vu Alien: Romulus au cinéma. <br /> Bon, j'ai attendu "le chat" pendant tout le film (même pas un p'tit rat de compagnie pour ces jeunes à la limite du "punk"...). <br /> Avec un peu de recul, on est vraiment dans les films de visite d'un manoir lugubre devant lequel la voiture en panne vous a laissé tomber un soir: enchaînement de mauvaises décisions (nan, pas aller là! Si, laisser tomber une personne permettra d'en sauver plusieurs!)... <br /> Bon, ça se laisse regarder, mais c'est pas impérissable, et ça ne fait pas forcément beaucoup avancer l'histoire de la saga (si ce n'est que, les grosses sociétés commerciales capitalistes, elles sont vraiment immorales... Mais ça, on le sait, à force!). Pour de l'inventivité scénaristique dans le cadre de la cohérence de la saga, j'avais nettement préféré Prometheus.<br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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T
Bon, je vais commencer par revoir le film de Jeunet alors... <br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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