Mercato (2025) de Tristan Séguéla
Ce projet est à l'origine une idée du comique Jamel Debbouze, fan de ballon rond ayant ses entrées rien de surprenant qu'il ait eu une histoire en tête même si on peut par contre s'étonner qu'il choisisse un genre autre que la comédie. Malgré tout, l'artiste laisse l'écriture finale du scénario à d'autres, à un trio qui a justement travaillé ensemble sur la série TV "Tapie" (2023) ceci amenant sans doute à cela. Ainsi la réalisation est confiée à Tristan Séguéla à qui on doit entre autre "16 ans ou Presque" (2013) ou "Un Homme Heureux" (2023), réalisateur-scénariste il retrouve donc ses collaborateurs de la série Olivier Demangel avec qui il avait aussi travaillé sur son film "Rattrapage" (2017) et qui a signé depuis les films "Atlantique" (2019) de Mati Diop, "Tirailleurs" (2022) de Mathieu Vadepied ou "Novembre" (2022) de Cédric Jimenez, puis Thomas Finkielkraut qui vient de signer le scénario de "Un Monde Violent" (2025) de Maxime Caperan... Alors que le mercato est une période aux enjeux faramineux, Driss, un agent sportif, est au bord du précipice et se retrouve dos au mur. Il dispose de sept jours pour clôturer le marche des transferts pour ses joueurs et sauver sa carrière...
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Le rôle principal est logiquement incarné par Jamel Debbouze qui revient sur grand écran après "Le Nouveau Jouet" (2022) de James Huth et "Citoyen d'Honneur" (2022) de Mohamed Hamidi. Son fils est joué par Milo Machado-Graner rematrqué dans "En Attendant Bojangles" (2021) de Régis Roinsard, "Anatomie d'une Chute" (2023) de Justine Triet et plus récemment "Spectateurs !" (2025) de Arnaud Desplechin. Citons ensuite Monia Chokri qui change d'univers après "Les Amours Imaginaires" (2010) et "Laurence Anyways" (2012) tous deux de et avec Xavier Dolan ou "Falcon Lake" (2022) de Charlotte Le Bon et son propre film "Simple comme Sylvain" (2023), Marie Papillon apparue dans "Entre la Vie et la Mort" (2021) de Giordano Gederlini et "La Graine" (2023) de Eloïse Lang, Hakim Jemili qui retrouve son réalisateur qui l'a révélé dans "Docteur ?" (2019) et vu depuis dans "Chasse Gardée" (2023) de Frédéric Forestier ou "Ici et Là-Bas" (2024) de Ludovic Bernard, Stéphane Bak aperçu dans "Asteroid City" (2023) de Wes Anderson ou "Les Âmes Soeurs" (2023) de André Téchiné, Vincent Rottiers qui se fait discret depuis quelques temps outre "Frères d'Arme" (2020) de Sylvain Labrosse ou "Jusqu'ici tout va Bien" (2023) de Nawell Madani, puis Birane Ba remarqué dans "Athena" (2022) de Romain Gavras et "Je verrai Toujours vos Visages" (2023) de Jeanne Herry... Mêler le polar ou le thriller au sport n'a jamais réussi au cinéma français et ce n'est pas encore avec ce film qu'on va être happer par l'histoire. Ce film est en fait la version sérieuse de "Trois Zéros" ou de sa suite récente "Quatre Zéros" (2024) tous deux de Fabien Onteniente, mais ces derniers avaient au moins l'excuse de nous faire rire, ou du moins sourire. Pour les néophytes l'univers du foot business restera un monde à part, l'intrigue reste très basique et se perd dans une sous-intrigue policière sans saveur ni intérêt. Les caïds qui menacent Driss/Debbouze font le job mais parasitent ce qui intéresse avant tout : les coulisses du mercato.
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Malheureusement, ça se résume à des coups de téléphone à quasi tous les plans, des footeux qui font leur diva, des milliardaires forcément arabes, ... etc... les caricatures sont les mêmes que dans les comédies de Onteniente. Les dialogues sont insipides pour ne pas dire pire ; le peu qu'on voit Monia Chokri (qu'est-elle venu faire là-dedans ?!) elle déblatère des phrases de pauvres banlieusardes alors qu'elle est censée être un cadre chez Adidas. Notons un fils qui n'a strictement rien à voir avec son père au point qu'on ne croit jamais à leur filiation, tandis que le personnage joué par Vincent Rottiers complètement sous-exploité. La mise en scène tente bien de faire vivre tout ça mais sans panache ni tension. On dirait du Netflix, trop formaté pour créer un temps soit peu de souffle. Ce n'est ni assez dramatique pour émouvoir, ni assez acide pour être poil à gratter ce film reste finalement trop sage. Mais le pire reste le personnage de Driss/Debbouze qui reste un agent pur souche et donc un bon salopard avide et prêt à tout pour gagner un maximum de pognon, résultat il reste antipathique et on se fout bien qu'il aurait a priori un risque pour sa vie. Ca se regarde, ni plus ni moins.
Note :