L'Amour c'est Surcoté (2025) de Mourad Winter
Premier long métrage de Mourad Winter qui adapte lui-même son premier roman éponyme (2021), après avoir débuté comme humoriste par exemple sur l'émission TV "TPMP" (2016) ou en faisant la première partie de son compère Malik Benthala (2017). Son premier roman est très bien accueilli et avoue lui-même que "trois sociétés de production et deux plateformes ont tenté d'en acheter les droits d'adaptation la semaine de sa parution avec des offres à... cinq zéros." Finalement la production est assumé par Elias Belkeddar co-scénariste de "Athena" (2023) de Romain Gavras et réalisateur de "Omar la Fraise" (2023). Notons que l'humoriste-auteur-réalisateur a entre temps signé un second roman "Les Meufs c'est des Mecs bien" (2023) qui a reçu également un très bon accueil critique... Depuis toujours Anis est qualifié d'un mec "nul avec les meufs" ce qui semble se confirmer avec les années. Anis mène une existence charnelle sous le sigen du calme plat. Mais trois ans jour pour jour après la perte de Isma, son meilleur ami et mentor, il prend son courage à deux mains et décide d'oser une rencontre. Il aborde alors Madeleine, sans savoir alors qu'il va débuter une histoire de fou, une histoire d'amour...
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Anis est joué par Hakim Jemili vu récemment dans "Ici et Là-Bas" (2024) de Ludovic Bernard, "Mercato" (2025) de Tristan Séguéla ou "Le Routard" (2025) de Philippe Mechelen. Madeleine est incarnée par Laura Felpin vue dernièrement dans "Les Complices" (2023) de Cécilia Rouaud, "L'Esprit Coubertin" (2024) de Jérémie Sein ou "Joli, Joli" (2024) de Diastème. Citons ensuite Benjamin Tranié vu dans "Nous, les Leroy" (2024) de Florent Bernard ou "En Tongs au Pied de l'Himalaya" (2024) de John Wax après lequel il retrouve l'acteur Steve Tientcheu vu dernièrement dans "Karmapolice" (2024) de Julien Paolini et retrouve aussi après "Neuilly-Poissy" (2024) de Grégory Boutboul sa partenaire Clotilde Courau vue dernièrement dans "Barbès, Little Algérie" (2024) de François Hassan Guerrar. Citons encore François Damiens vu dans "Le Procès du Chien" (2024) de Laetitia Dosch ou "La Fille d'un Grand Amour" (2025) de Agnès De Sacy, Alassane Diong aperçu dans "Tirailleurs" (2022) de Mathieu Vadepied ou "Le Roi des Ombres" (2023) de Marc Fouchard, Saïda Jawad surtout vue à la télévision et qu'on n'avait pas vu au cinéma depuis "La Conquête" (2011) de Xavier Durringer, Abbes Zahmani aperçue dans "Youssef Salem a du Succès" (2023) de Baya Kasmi ou "La Vallée des Fous" (2024) de Xavier Beauvois, pusi enfin Marilou Aussilloux vue dans "En Corps" (2022) de Cédric Klapisch ou "La Pie Voleuse" (2025) de Robert Guédiguian... Dès les premières secondes on se dit qu'on s'est trompé de film, puis finalement on se dit que la promo dont la bande-annonce nous a (encore) bien arnaqué car il ne s'agit pas d'une comédie à rire aux éclats. Non, le film est une comédie romantico-dramatique... ATTENTION SPOILERS !... dès le départ la mort du copain annoncée prend beaucoup de place et on comprend que le deuil reste le fil conducteur de tout le récit ! Un deuil taité de façon très sérieuse et donc à l'émotion tragique qui parasite la romance... FIN SPOILERS !...
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Ainsi on rit 3-4 fois de bon coeur où comment Anis/Jemili s'avère un dragueur très maladroit donc drôle mais terriblement touchant, pour finir à la fin du film avec la larme à l'oeil ce qui n'était clairement pas prévu puisqu'on choisit une comédie pour dérider nos zygomatiques et pas l'inverse ! On savoure le face à face romantique entre Madeleine/Felpin, jeune femme indépendante et peu farouche, et Anis/Jemili homme maladroit avec les femmes que le deuil emprisonne encore plus dans un statut de vieux garçon. Elle semble savoir où elle va, lui préfère fermer les yeux comme ses sentiments via des vannes à répétition souvent marrantes. En parallèle le réalisateur place plusieurs messages politico-sociaux comme des slogans militants qui sont souvent balancés comme des gros sabots. Mais le pire reste les passages vulgaires, aux insultes ou injures aussi faciles que souvent particulièrement agressif (Doum's/Tientcheu est un personnage qui manque terriblement de dérision) qui ne colle pas à la fantaisie d'une comédie ni à la mélancolie du deuil. Le scénario s'avère décousu, les thématiques sont abordées dans une construction narrative hasardeuse ce qui crée des décalages de genre parfois étonnants. Heureusement, le couple Felpin/Jemili fonctionne à merveille, et gros points bonus pour l'ami raciste dont les provocations assument une liberté de ton salvatrice. En conclusion une comédie dramatique maladroite et bancale, mais souvent drôle avec une émotion qui nous cueille malgré la frustration d'une promesse d'hilarité qui n'arrive pas. Note indulgente !
Note :