Le Clan des Bêtes (2025) de Christopher Andrews

Assistant cameraman de profession, Christopher Andrews signe là son premier long métrage en tant que réalisateur-scénariste après ses courts métrages "Together Again" (2009), "Fire" (2015) et "Stalker" (2019). Le cinéaste a puisé dans son propre passé familial autour d'une communauté patriarcale et de la masculinité toxique. Il a rajouté le poids de la figure paternelle et une parabole religieuse centrale : "Et si le berger, après avoir abandonné les 99 brebis pour aller chercher celle qui s'ets perdue, revenait et constatait que son troupeau avait été blessé ou massacré ?" Le réalisateur-scénariste co-écrit son scénario avec Jonathan Hourigan, réalisateur de "Almost Home" (1994), puis scénariste plus récemment du film "At the Door of the House, Who will Come Knocking" (2024) de Maja Novakovic... En Irlande, une famille de berger est bientôt confrontée à plusieurs problèmes, intra-familial, rivalité avec une famille voisine, puis le massacre de leur troupeau, ce qui amène à des tensions de plus en plus dramatiques... 

Le premier fils de la première famille est incarné par Christopher Abbott vu dernièrement dans "The World tio Come" (2021) de Mona Fastvold, "Pauvres Créatures" (2023) de Yorgos Lanthimos ou "Kraven the Hunter" (2025) de J.C. Chandor, et son rival est joué par Barry Keoghan vu de son côté dans "Les Banshees d'Inisherin" (2022) de Martin McDonagh, "Saltburn" (2023) de Emerald Fennell et "Bird" (2025) de Andrea Arnold. Citons ensuite Colm Meaney vu dans "The Banker" (2019) de George Nolfi ou "Marlowe" (2022) de Neil Jordan et retrouve après "Mon Cher Ennemi" (2002) de Goran Paskaljevic sa partenaire Gail Fitzpatrick apparue dans "Eyes of War" (2010) de Denis Tanovic et "Stella Days" (2011) de Thaddeus O'Sullivan, Nora-Jane Noone révélée dans le magnifique "The Magdelene Sisters" (2002) de Peter Mulan, le dyptique "The Descent" (2005-2009) initié par Neil Marshall ou "Brooklyn" (2016) de John Crowley, Susan Lynch aperçue dans "Elizabeth : l'Âge d'Or" (2007) de Shekhar Kapur, "Ready Player One" (2018) de Steven Spielberg ou "Downton Abbey" (2019) de Michael Engler, Paul Ready vu surtout dans des séries TV dont "Utopia" (2013-2014) ou "Motherland" (2017-2021), et plus récemment dans le film "Agent Stone" (2023) de Tom Harper, Aaron Heffernan remarqué dans la série TV "Brassic" (2019-...), Diarmuid De Faoite vu dans "Pilgrimage" (2021) de Brendan Muldowney ou "Les Guetteurs" (2024) de Ishana Shyamalan, puis enfin Youssef Quinn apparu dans la série TV "Harry Wild" (2022-...)... On pense beaucoup au film espagnol"As Bestas" (2022) de Rodrigo Sorogoyen, la campagne, le dur labeur de la terre et de l'élevage, une communauté isolé et patriarcale, une rivalité qui dure des années, des secrets, les femmes comme témoins de la bêtise des hommes, des hommes qui ne savent pas sortir de la torpeur d'une certaine idée de la virilité, pour ne pas dire d'une masculinité toxique pour les autres comme pour eux-mêmes.

Après un prologue qui fait monter la tension d'un coup on plonge dans une région agricole qui semble isolée, sans contact avec son époque ou la société qui n'est pourtant pas si loin dans un pays petit comme l'Irlande. Le pays offre ses magnifiques paysages aux vallons sauvages et dénudés, dont le silence et le vide colle à merveille avec ses personnages taciturnes et agressifs qui ne semblent ni heureux ni affables. Le conflit s'envenime d'un coup sans pourtant qu'on comprenne réellement pourquoi... ATTENTION SPOILERS !... on apprend qu'un accident tragique a eu lieu vingt ans auparavant, et qu'un mari et un fils semblent l'apprendre justement que vingt ans après, on s'étonne aussi que la femme et victime ne semble as en vouloir du tout au chauffard devenu son ex, comment d'ailleurs être voisin direct et ne pas se voir pendant vingt ans alors qu'ils travaillent tous dehors ?!... FIN SPOILERS !... Plusieurs questions qui n'auront pas de réponses, des incohérences gênantes mais on reste pourtant pris dans l'engrenage de la violence que les hommes sont incapables d'endiguer. L'atmosphère pesante et anxiogène est palpable et ne nous lâche jamais jusqu'à ces passages autour du massacre du troupeau ; massacre inspirés de faits divers réels survenus dans la campagne irlandaise ! Des scènes terribles et effroyables, parmi les plus insoutenables vus dans un film hors épouvante. Les acteurs sont incroyables et la mise en scène très terre à terre font de ce film un thriller psychologique tendu et efficace qui ne peut laisser indifférent. Un film qui vaut le détour malgré ses maladresses.

Note :