Les Arnaqueurs (1990) de Stephen Frears
Après plusieurs films tournés chez lui essentiellement comme "The Hit" (1984) ou "My Beautiful Laundrette" (1985) le britannique Stephen Frears connaît un succès mondial avec le chef d'oeuvre "Les Liaisons Dangereuses" (1988) qui lui ouvre les portes de Hollywood. Ainsi il est choisit pour réaliser l'adaptation éponyme (1963) de Jim Thompson, auteur déjà porté à l'écran avec entre autre "Guet-Apens" (1972) de Sam Peckinpah, "Série Noire" (1979) de Alain Corneau ou plus tard "The Killer Inside Me" (2010) de Michael Winterbottom. Le scénario est signé de Donald E. Westlake lui-même romancier travaillant régulièrement pour le cinéma et dont plusieurs romans se sont vus adaptés sur grand écran depuis "Made in USA" (1966) de Jean-Luc Godard avec aussi "Le Point de Non Retour" (1967) de John Boorman, "Payback" (1999) de Brian Helgeland ou "Le Couperet" (2005) de Costa-Gravas. Notons que le film est produit par Martin Scorcese. Le film a été interdit au moins de 12 ans, mais serait sans doute grand public aujourd'hui... Roy, escroc à la petite semaine, se retrouve à l'hôpital suite à un incident lors d'une petite arnaque maladroite. Il est visité par sa mère Lilly qui travaille pour un mafieux, qui rencontre Myra sa petite amie qui n'est pas une oie blanche. Les deux femmes se détestent aussitôt, et chacune espère évincée l'autre au grand dam de Roy...
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Roy est incarné par John Cusack remarqué dans "Natty Gan" (1985) de Jeremy Kagan, "Stand by Me" (1986) de Rob Reiner ou "Les Maîtres de l'Ombre" (1989) de Roland Joffé. Sa mère est jouée par Anjelica Huston fille du géant John Huston pour lequel elle a joué plusieurs fois de "Casino Royale" (1967) à "Gens de Dublin" (1987), tandis que la petite amie est jouée par Annette Bening qui, ironie du sort, venait d'être Mme de Merteuil dans "Valmont" (1989) de Milos Forman, autre version qui faisait donc face à "Les Liaisons Dangereuses" (1988) de Stephen Frears, elle retrouvera dans "La Liste Noire" (1991) de Irwin Winkler son partenaire Gailard Sartain qui retrouve de son côté après "Mississippi Burning" (1988) de Alan Parker l'acteur Stephen Tobolowsky vu la même année dans "Comme un Oiseau sur la Branche" (1990) de John Badham. Citons ensuite Pat Hingle remarqué dans "Sur les Quais" (1954) et "La Fièvre dans le Sang" (1961) tous deux de Elia Kazan et connu pour être l'inspecteur Gordon dans la franchise "Batman" (1989-1997) initié par Tim Burton, J.T. Walsh vu la même année dans "Misery" (1990) de Rob Reiner et "La Maison Russie" (1990) de Fred Schepisi, Eddie Jones apparu notamment dans "Un Fauteuil pour Deux" (1983) de John Landis ou "L'Année du Dragon" (1985) de Michael Cimino, Henry Jones aperçu dans "3h10 pour Yuma" (1957) de Delmer Daves, "Sueurs Froides" (1958) de Alfred Hitchcock ou "Butch Cassidy et le Kid" (1969) de George Roy Hill, Xander Berkeley apparu dans "Sid et Nancy" (1986) de Alex Cox ou "La Relève" (1990) de et avec Clint Eastwood, Michael Laskin vu plus tard dans "Harcèlement" (1994) de Barry Levinson ou "Limbo" (1999) de John Sayles, et enfin Steve Buscemi remarqué la même année avec "The King of New-York" (1990) de Abel Ferrara et "Miller's Crossing" (1990) des frères Coen...
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On pense au départ à un polar noir à la façon des frères Coen avec ce petit escroc sans envergure mais qui se croit un as dans son domaine qui se retrouve le c** entre deux chaises, entre deux femmes, une mère bookmakeuse pour un caïd et une belle aux dents longues. Lui est finalement peu intéressant, un John Cusack un peu lisse pour un personnage qui n'existe finalement que par les deux femmes de sa vie ; une mère légèrement incestueuse (oui ?! Non ?! Peut-être dans le passé ?!) jouée par une Anjelica Huston dans un de ses meilleurs rôles, face à une vamp vénale et prête à tout jouée par une Annette Bening qui retrouve en quelques sortes la descendante de Mme de Merteuil ! Niveau personnage ou interprétation Roy/Cusack se fait vampiriser par deux actrices inspirées. L'intrigue autour de cette guerre d'orgueil au féminin et d'amour a du potentiel certain mais le film pêche à cause de dialogues trop banals, et surtout d'une mise en scène mollassonne, sans peps ni panache alors que le récit en a cruellement besoin. Par contre certains passages restent marquants dont une séquence aux agrumes cultes et un twist final bien amené. Un film sympa et un bon moment mais au potentiel pas assez mis en valeur.
Note :