The Phoenician Sheme (2025) de Wes Anderson
12ème long métrage de Wes Anderson depuis "Bottle Rocket" (1996) en passant par "La Famille Tenenbaum" (2001), "Fantastic M. Fox" (2012) ou "The Grand Budapest Hotel" (2014). L'origine du projet vient de l'envie du cinéaste de construire une histoire autour "de l'une de ces grandes figures de l'industrie européenne des années 1950, proche d'un Onassis ou d'un Niarchos", précisant ainsi que le personnage principal est un archétype d'un homme richissime à la façon d'un "Citizen Kane" (1940) de et avec Orson Welles. Néanmoins, Wes Anderson précise que la première source d'inspiration reste le père de son épouse, homme d'affaire libanais à qui le film est dédiée. Le réalisateur-scénariste co-écrit son scénario avec son ami Roman Coppola avec qui il avait déjà collaboré sur "A bord du Darjeeling Limited" (2007), "Moonrise Kingdom" (2012) et le récent "Asteroid City" (2023)... 1950, Anatole "Zsa Zsa" Korda, industriel énigmatique parmi les hommes les plus riches d'Europe, survit à une nouvelle tentative d'assassinat. Il décide de désigner comme seule héritière sa fille unique Liesl, qui est devenue nonne bien qu'il ne l'a plus vue depuis des années. Son choix va rapidement multiplié les risques d'attentats...
/image%2F0935117%2F20250525%2Fob_064b6e_mv5bntjmodqzymitntzlmy00mjg0ltk1njctyj.jpg)
"Sza Sza" est incarné par Benicio Del Toro qui retrouve son réalisateur après "The French Dispatch" (2021) et vu depuis seulement dans "Reptile" (2023) de Grant Singer, tandis que sa fille est jouée par Mia Threapleton aperçue dans "Les Jardins du Roi" (2014) de Ala, Rickman ou "Le Jeu de la Reine" (2023) de Karim Aïnouz mais surtout connu comme étant la fille d'une certaine Kate Winslet. Ils sont entourés d'un casting, comme d'habitude, composés de fidèles au cinéaste avec F. Murray Abraham déjà à l'affiche de "The Grand Budapest Hotel" (2014) et "L'Île aux Chiens" (2018), surtout Bill Murray dans son 8ème film avec Anderson depuis "Rushmore" (1998), Antonia Desplat fille du fameux compositeur Alexandre Desplat aperçue dans "The Killer's Game" (2024) de J.J. Perry et qui retrouve après "The French Dispatch" (2020) Wes Anderson ainsi que plusieurs partenaires dont le frenchy Mathieu Amalric vu récemment dans "La Voie du Serpent" (2024) de Kiyoshi Kurosawa et "Pourquoi la Guerre" (2024) de Amos Gitaï, Willem Dafoe qui était aussi dans "The Grand Budapest Hotel" (2014) et "Asteroid City" (2023) à l'instar de l'autre frenchy Stephane Bak, Rupert Friend et Jeffrey Wright. Puis il y a ceux qui reviennent aussitôt après leur première expérience dans "Asteroid City" (2023) avec Tom Hanks vu entre autre dans "Here" (2024) de Robert Zemeckis, Bryan Cranston vu entre temps dans "Argylle" (2024) de Matthew Vaughn, Scarlett Johansson vue entre temps dans "To the Moon" (2024) de Greg Berlanti et retrouve après "Avengers : Endgame" (2019) des frères Russo son partenaire Benedict Cumberbatch qui retrouve de son côté Richard Ayoade après "La Vie Extraordinaire de Louis Wain" (2021) de Will Sharpe et "La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar" (2023) court métrage de Wes Anderson. Citons ensuite Hope Davis vue dernièrement dans "Cat Person" (2023) de Susanna Fogel, Charlotte Gainsbourg vue dans "Nous, les Leroy" (2024) de Florent Bernard et "Belle" (2024) de Benoît Jacquot, Riz Ahmed vu dernièrement dans "Fingernails" (2023) de Christos Nikou ou "Relay" (2024) de David Mackenzie, Michael Cera vu dans "Barbie" (2023) de Greta Gerwig ou "Dream Scenario" (2023) de Kristoffer Borgli... Dès le début on ne peut que constater l'esthétisme propre à Wes Anderson, les couleurs, le visuel si singulier, la lumière constante pour des plans digne de tableaux de maîtres, dans la lignée de ses précédents films avec pourtant un changement en coulisse ; en effet pourune fois le réalisateur ne travaille pas avec Robert D. Yeoman, le directeur Photo est cette fois Bruno Delbonnel qui a collaboré entre autre sur "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain" (2001) de Jean-Pierre Jeunet, "Dark Shadows" (2012) de Tim Burton ou "La Ballade de Buster Scruggs" (2018) des frères Coen. Comme toujours chez Anderson donc, le visuel est essentiel et d'une beauté indéniable, avec des cadres à la symétrie méticuleuse. On savoure comme une friandise pour les yeux.
/image%2F0935117%2F20250528%2Fob_39384f_1200x680-sc-the-phoenician-schemede-we.jpg)
Mais malgré la partie pré-générique qui met en place le personnage de Zsa Zsa Korda, nabab de la finance qui s'accroche à la vie autant qu'à son empire, on s'aperçoit (encore !) que le film est truffé de trouvailles et d'idées mais que l'intrigue est aussi inepte qu'ennuyeuse, pour ne pas dire incompréhensible au point qu'on s'y désintéresse vite pour n'admirer que le visuel et/ou les caméos de luxe avec des stars dans des rôles improbables. Bon point tout de même pour Liesl/Threapleton. C'est légèrement loufoque mais jamais burlesque, c'est parfois amusant mais jamais drôle, pour une comédie à la fantaisie acidulée mais trop superficielle. Ve film est donc dans la droite lignée de "Asteroid City" (2023), et on ne peut que regretter que Wes Anderson ne sache plus faire autre chose que des variations autour de son style personnel dans des histoires artificielles sans émotion. La forme prime désormais toujours sur le fond et ne trouve plus son équilibre.
Note :