La Page Blanche (2022) de Murielle Magellan

Premier long métrage pour Murielle Magellan, romancière avant tout, elle a été scénariste pour "Sous les Jupes des Filles" (2014) et "Si j'étais un Homme" (2017) tous deux de et avec Audrey Dana puis "Une Famille à Louer" (2015) et "Profession du Père" (2021) tous deux de Jean-Pierre Améris mais l'auteure a aussi écrit la bande-dessinée "La Lesbienne Invisible" (2013) avec au dessin Sandrine Revel. Cette dernière approche a peut-être inspiré la réalisatrice qui a choisit d'adapter la bande dessinée "La Page Blanche" (2012) de Boulet et Pénélope Bagieu : "J'ai aimé immédiatement son inquiétude, sa quête... et l'alternance de poésie et de drôlerie que portait la BD". La réalisatrice aborde avec ce film l'amnésie après avoir traité de l'obésité en signant le téléfilm "Moi, Grosse" (2019)... Eloïse se retrouve assise sur un banc et comprend qu'elle est amnésique. Elle ne sait plus qui elle est et part donc en quête de son identité et donc de retrouver ceux qu'elle aime et qui l'aime forcément en retour. Finalement, peut-être que cette amnésie sera la plus belle chose qui lui soit arriver, pouvoir réinventer sa vie...

Eloïse est incarnée par Sara Giraudeau vue récemment dans "Médecin de Nuit" (2020) de Elie Wajeman, "Le Discours" (2021) de Laurent Tirard et "Adieu Monsieur Haffmann" (2022) de Fred Cavayé. Elle rencontre, croise et/ou retrouve Grégoire Ludig vu chez les derniers films de Albert Dupontel et Quentin Dupieux et surtout vu avec le Palmashow dans les films "La Folle Histoire de Max et Léon" (2016) et "Les Vedettes" (2022) tous deux de Jonathan Barré, Pierre Deladonchamps vu dans "Vaurien" (2020) de Peter Dourountzis, "Eiffel" (2021) de Martin Bourboulon et retrouve après "Madame Claude" (2021) de Sylvie Verheyde son partenaire Djanis Bouzyani vu dans "L'Assaut" (2011) de Julien Leclercq et "Tu Mérites un Amour" (2019) de Hafsia Herzi, Sarah Suco vue notamment dans "Aurore" (2017) de Blandine Lenoir, "Lucky" (2020) de Olivier Van Hoofstadt et "Le Discours" (2020) après lequel elle retrouve donc sa partenaire Sara Giraudeau, l'humoriste Doully qui a débuté chez "Groland" (2016) et vue récemment dans le film grolandais "En Même Temps" (2022) de Benoit Delépine et Gustave Kervern, l'humoriste Stephane Guillon déjà vu sur grand écran comme dans "A Vendre" (1998) de Laetitia Masson, "Ma Vie à t'Attendre" (2004) de Thierry Klifa et "La Vie d'Artiste" (2007) de Marc Fitoussi, et enfin Thomas Chabrol, fils de Stephane Audran et Claude Chabrol, ayant surtout construit sa carrière auprès de son père de "Alice ou la Dernière Fugue" (1976) à "Bellamy" (2009), et vu depuis dans "Quai d'Orsay" (2013) de Bertrand Tavernier, "Je ne Rêve que de Vous" (2018) de Laurent Heynemann ou encore "Alice et le Maire" (2019) de Nicolas Pariser... Le film débute dès les premières secondes dans le vif du sujet, une jeune femme qui se réveille sur un banc avec une amnésie qui touche tout ce qui la touche personnellement. Voici donc une enquête qui démarre, une quête vers son identité, une chasse au trésor, une chasse aux indices pour retrouver son passé également.

Dans un sens on est un peu dans une variation très française du "Memento" (2000) de Christopher Nolan, sans thriller, sans flamboyance mais plutôt dans une fantaisie légère et pétillante comme une bulle de champagne sans occulter pour autant le drame sous-jacent. On aime le scénario surtout, malin et dense, le récit évolue de façon logique mais avec de jolies surprises. On comprend alors que perdre la mémoire c'est aussi être un disque vierge qui permet de faire de nouveau choix, de s'ouvrir autrement à ce qui nous entoure. On aurait aimé peut-être un soupçon de gags en plus, un soupçon d'émotion en plus, mais surtout on aurait aimé une partie bande-dessinée plus présente et plus punchy. En effet, sachant qu'il y aurait des parties animées on aurait aimé que ces séquences soient finalement moins accessoires et plus ancrées dans le récit avec un réel effet. Néanmoins, un passe un très bon moment, une petite gourmandise à l'écriture intelligente avec une vraie originalité dans l'ensemble avec une Sara Giraudeau dans un de ses meilleurs rôles.

Note :