Rumours, Nuit Blanche au Sommet (2025) de Guy Maddin, Galen et Evan Johnson

par Selenie  -  15 Mai 2025, 07:55  -  #Critiques de films

Déjà réalisateur de films comme "Dracula, Pages tirées du journal d'une Vierge" (2002) ou "Ulysse, souviens-toi !" (2012), Guy Maddin s'est rapprochée des frères Galen et Evan Johnson avec qui il a collaboré pour signer à deux ou trois selon les postes, les films "La Chambre Interdite" (2015) et "The Green Fog" (2017). Les trois compères ont d'abord écrit à trois sans savoir où ils allaient mais ça a nourri leur histoire comme ils l'expliquent : "Les tensions et les conflits qui surgissent lorsque trois personnes travaillent sur un scénario se retrouvent dans les tensions et les conflits qui surgissent entre sept personnes. Le point de départ du film vient en partie de là..." Le choix du cadre et contexte politique sur un récit autour d'un G7 vient de sa dimension comique qu'y voient les trois réalisateurs-scénaristes : "Des étranges réunions de personnages très puissants mais grotesques dans ce qui semble toujours être un colloque parfaitement vain, sur fond de drapeaux pendant mollement et de communiqués de presse inutiles - voilà qui est amusant ! Nous regardons ces dirigeants se démenant pour rester en vie, et on se pose cette question, comme lorsqu'on lit les unes des journaux : à quel point dois-je me soucier de ces gens ? Et eux, de quoi se soucient-ils ?"... Les représentants habituels du G7 se réunissent une nouvelle fois dans une propriété forestière en Allemagne. Le premier dîner et réunion commencent quand bientôt les dirigeants constatent qu'ils sont isolés et que tout le personnel a disparu mystérieusement. Chacun plus ou moins marqué par leur devoir ils vont tenter de survivre tout en accomplissant leur devoir... 

Leur hôte, la chancelière allemande est incarnée par la star hollywoodienne Cate Blanchett, également productrice, vu dernièrement dans "Borderlands" (2024) de Eli Roth et "The Insider" (2025) de Steven Soderbergh, le président des Etats-Unis est interprété par Charles Dance vu dernièrement dans "The King's Man : Première Mission" (2021) de Matthew Vaughn et "La Malédiction : l'Origine" (2024) de Arkasha Stevenson, la première ministre britannique est jouée par Nikki Amuka-Bird vue dans "The Outfit" (2022) de Graham Moore et "Knock at the Cabin" (2023) de M. Night Shyamalan, le président français est incarné par l'excellent Denis Ménochet vu dans "Les Survivants" (2023) de Guillaume Renusson et "Beau is Afraid" (2023) de Ari Aster ou "Chien Blanc" (2024) de Anaïs Barbeau-Lavalette, le premier ministre canadien est joué par Roy Dupuis acteur méconnu vu entre autre dans "L'Instinct de Mort" (2008) de Jean-François Richet, "Pieds Nus dans l'Aube" (2017) et "L'Arracheuse de Temps" (2021) tous deux de Francis Leclerc, et est le seul à retrouver les réalisateurs après "La Chambre Interdite" (2015), le premier ministre italien est joué par Rolando Ravello vu notamment dans "Annalisa" (2012) de Pippo Mezzapesa ou "Rendez-vous sur la Lune" (2021) de Paolo Genovese, puis le premier ministre japonais est incarné par Takehiro Hira vu tout récemment dans "Captain America : Brave New World" (2025) de Julius Onah et "The Amateur" (2025) de James Hawes. N'oulions pas le président du Conseil Européen interprété par Zlatko Buric vu dans "Sans Filtre" (2022) de Ruben Östlund et "Wolfs" (2024) de Jon Watts, et enfin la présidente de la Commission Européenne incarnée par Alicia Vikander qu'on n'avait plus vu sur grand écran depuis "Le Jeu de la Reine" (2023) de Karim Aïnouz... Le film est clairement une comédie politico-satirique, ou pas ! Si la majorité des specatteurs vont clairement y voir une satire délirante il semble que pourtant les trois cinéastes n'ont pas eu cette intention : "Nous avons voulu créer un monde par une écriture soutenue et je pense que si les gens y voient une satire, c'est simplement parce que les personnages sont des politiciens.(...) Nous n'avions jamais voulu faire une comédie satirique, et si cela avait été le cas, nous aurions fait plus d'efforts en ce sens." Ok, alors oui un récit au sein du G7 pousse à une réflexion forcément politique, mais effectivement, par exemple jamals les idéaux ou opinions politiques n'apparaissent dans le scénario. Alors on se demande pourquoi tout ça ?!

Le départ est plutôt savoureux, les personnages sont merveilleusement croqués, les acteurs sont formidables, une atmosphère énigmatique s'instaure mais quand l'intrigue (ou pas !) débute réellement avec la disparition du personnel l'histoire devient aussi délurée que délirante, et simplement sans queue ni tête. Les cinéastes avouent s'inspirer du réalisateur Alexandre Sokourov pour créer "une ambiance languissante, belle et onirique"... Pardon ?! L'ambiance n'est pas languissante, le rythme est plutôt bon par ailleurs, et ce n'est certainement pas beau ni onirique. C'est du fantastique kitsh et gratuit, où on attend constamment un twist qui expliquerait a minima un propos intéressant. Les effets visuels sont laids et souvent inutilement stylisés. Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu un film aussi insipide et inepte et on souffre pour cet éventail d'acteurs talentueux qui semblent pourtant si investis. Une note indulgente (oui oui !) pour quelques instants savoureux essentiellement dans la première partie entre les chefs d'Etat. Le reste est à mettre dans une benne... 

 

Note :                 

06/20
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