Borderlands (2024) de Eli Roth

Après s'être fait une spécialité du film d'horreur avec "Cabin Fever" (2002), "The Green Inferno" (2013) avec aussi des films plus "sages" comme "Knock Knock" (2015) ou "La Prophétie de l'Horloge" (2018). Avec ce nouveau projet le réalisateur Eli Roth change de registre, après un polar avec "Death Wish" (2018) ce n'est que la seconde fois où le cinéaste va explorer d'autres registres hors épouvante et pour se faire il adapte un jeu vidéo éponyme (2009) créée par Gearbox Software et 2K Games qui croise la SF et un monde post-apocalyptique à la Mad Max. Le scénario est signé de Craig Mazin, auteur entre autre de la franchise "Very Bad Trip" (2011-2013) de Todd Phillips, "Arnaque à la Carte" (2013) de Seth Gordon ou "Le Chasseur et la Reine des Glaces" (2016) de Cédric Nicolas-Troyan, puis ensuite il est annoncé que le scénario est repris par un certain Joe Crombie après le désistement de Mazin pour "différend artistique" mais bientôt des rumeurs attestent que Crombie serait un pseudo de Mazin tandis que plus tard, Craig Mazin niera être impliqué dans le film. Précisons que le film devait sortir en 2022 après un tournage en 2021. La sortie en salles est repoussée en 2024, après que des reshoots aient été ajoutés, tournés par Tim Miller, Eli Roth étant désormais retourné à son genre de prédilection avec "Thanksgiving : la Semaine de l'Horreur" (2023)... Lilith est une chasseuse de prime au passé trouble et doit revenir sur sa planète natale à la réputation exécrable, Pandora, pour assumer une mission. Elle doit retrouver la fille disparue de Atlas, homme puissant et méprisable. La missions'annonce ardue, Lilith va devoir faire équipe avec un mercenaire chevronné, une scientifique fantasque, un robot bavard, une petite ado avec des penchants de démolition et son protecteur...

Lilith est incarnée par Cate Blanchett vue récemment dans "Tar" (2022) de Todd Field ou "L'Ecole du Bien et du Mal" (2022) de Paul Feig. Citons ensuite Kevin Hart vu dans "Fast and Furious : Hobbs and Shaw" (219) de David Leitch ou "Me Time : Enfin Seuls ?" (2022) de John Hamburg et retrouve après les suites "Jumanji" (2017-2019) son partenaire Jack Black qui reste dans l'ombre pour prêter sa voix et qui retrouve son réalisateur après "La Prophétie de l'Horloge" (2018). Citons ensuite Jamie Lee Curtis éternelle Laurie Strode de la saga "Halloween" (1978-2022) vue aussi récemment dans "Everything Everywhere All at Once" (2022) de Dan Kwan et Daniel Scheinert et "Le Manoir Hanté" (2023) de Justin Simien, Ariana Greenblatt vue dans "Love and Monsters" (2021) de Michael Matthews, "65 : la Terre d'Avant" (2023) de Scott Beck et Bryan Woods ou "Barbie" (2023) de Greta Gerwig, Florian Munteanu aperçu dans les suites "Creed" (2018-2023) ou "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" (2021) de Destin Daniel Cretton, Hayley Bennett vue dans "Cyrano" (2021) de Joe Wright, "Emmett Till" (2022) de Chinonye Chukwu ou "Race for Glory : Audi vs Lancia" (2024) de Stefano Mordini, Edgar Ramirez vu dernièrement dans "355" (2022) de Simon Kinberg et surtout dans l'excellent "Emilia Perez" (2024) de Jacques Audiard, Janina Gavankar apparue dans "Blindspotting" (2018) de Carlos Lopez Estrada, "The Waty Back" (2020) de Gavin O'Connor ou "Invasion" (2021) de Michael Pearce, Gina Gershon vue récemment dans "Rifkin's Festival" (2020) de Woody Allen , "Don't Look Up" (2021) de Adam McKay et retrouve son réalisateur après "Thanksgiving : la Semaine de l'Horreur" (2023), puis enfin Cheyenne Jackson vue entre autre dans "Vol 93" (2006) de Paul Greengrass, "Lola Versus" (2012) de Daryl Wein ou "Love is Strange" (2014) de Ira Sachs... D'emblée, entre l'esthétique et les références visuelles on pense à la SF cool, fun et colorée sur la lignée de "The Suicide Squad" (2021) de James Gunn ou "Army of the Dead" (2021) de Zack Snyder. On pense aussi un peu à la saga "Mad Max" (1979-2024) de George Miller, par la force des choses à la saga "Avatar" (2009-...) de James Cameron mais de très loin. On commence avec deux paramètres de poids, le talent de Eli Roth qui revisite souvent les genres avec audace, puis la star Cate Blanchett qu'on n'attend pas dans ce registre et qui s'est pourtant investi en jouant notamment au jeu vidéo sur PS5 avec son mari pour se préparer au rôle.

On aurait donc dû avoir le ton satirique et cynique de Eli Roth associé à un matériau de base (le jeu de rôle) violent, trash et gore dans de la SF post-apocalyptique. Malheureusement, les références sont hyper nombreuses sans que le réalisateur n'y appose son style, il reste constamment dans un cahier des charges très et trop marvelisé, fade et dont l'humour se résume à pipi-caca et des allusions sexuelles faciles ou gratuites. Les effets spéciaux sont plutôt médiocres, on est en 2024 tout de même ! Le tout numérique a ses limites, surtout quand ils paraissent avoir une décennie de retard. Les scènes d'action sont banales à quelques exceptions près, mais on tique surtout sur plusieurs passages "sales" où les héros s'en sortent sans une tâche, sans une égratignure. Ne parlons pas des nombreux faux raccords (ils sont deux dans un tunnel, une seconde et les voilà regrouper dans un sens impossible, ou être isolé à un contre cent et s'en sortir avec une ellipse grossière et invraisemblable...). Niveau personnages et acteurs, la petite est excellente, Cate Blanchett semble y croire, mais les autres sont soit mal écrits ou pire, n'y croit pas en mode cacheton (Jamie Lee Curtis). En conclusion, une adaptation qui manque cruellement d'ambition et d'audace pour un blockbuster fade et faineant,

Note :