Un Monde Merveilleux (2025) de Giulio Callegari

par Selenie  -  21 Mai 2025, 13:36  -  #Critiques de films

Premier long métrage de Giulio Callegari qui a beaucoup écrit pour la télévision mais aussi pour le cinéma avec le film à sketch collectif "Selfie" (2019) où il a justement connu son actrice principale Blanche Gardin, puis en co-signant "Reine Mère" (2024) de Manele Labidi. Le réalisateur-scénariste a eu l'idée grâce à une vidéo du MIT (Massassuchets Institute of Technology) où on voit un robot buguer, jeter des objets à travers la pièce avant de tomber au sol : "Ca me rappelait les bugs de la machine à manger des ouvriers dans Les Temps Modernes de Chaplin. Il y avait soudain quelque chose de très humain dans ce robot qui ne marchait pas, et de profondément burlesque dans la confrontation humain/machine. J'y ai tout de suite vu un personnage comique fascinant." Callegari s'est beaucoup documenter et notamment auprès de Serge Tisseron, psychiatre fondateur de l'Institut pour l'étude des relations homme/robots, autour surtout de l'empathie qu'un humain pouvait ressentir pour une machine. Le réalisateur-scénariste cite comme référence les films "Gloria" (1980) de John Cassavetes, "Paper Moon" (1973) de Peter Bogdanovich ainsi que les comédies de Francis Veber... Dans un futur proche, Max, une ancienne prof réfractaire à la technologie vivote avec sa fille grâce à de petites combines. Un jour elle a l'idée de voler un robot dernier cri afin de le vendre en pièces détachées mais tout dérape. Sa fille disparaît, Max se voit contraint de partir à la recherche de sa fille accompagné d'un robot très premier degré qui l'exaspère... 

Max est jouée par Blanche Gardin vue dernièrement dans "Yannick" (2023) de Quentin Dupieux, "Le Livre des Solutions" (2023) de Michel Gondry et "Dans la Peau de Blanche Houellebecq" (2024) de Guillaume Nicloux, sa fille est jouée par la toute jeune Laly Mercier remarquée dans "En Attendant la Nuit" (2024) de Céline Rouzet, tandis que le robot est incarné bien caché en-dessous par Angélique Flaugère apparu entre autre dans la série TV "Sentinelles-Mali" (2022). N'oublions pas également Lucie Guien aperçue dans "La Vraie Famille" (2023) de Fabien Gorgeart qui se cache derrière un robot également, puis ensuite Edouard Sulpice apparu notamment dans "L'Evénement" (2021) de Audrey Diwan, "Mon Crime" (2023) de François Ozon ou "Jouer avec le Feu" (2024) des soeurs Coulin, Georgia Scalliet aperçue dans "L'Odeur de la Mandarine" (2015) de Gilles Legrand ou "Chronique d'une Liaison Passagère" (2022) de Emmanuelle Mouret, Xavier Lacaille vu récemment dans "Bis Repetita" (2024) de Emilie Noblet et "Le Beau Rôle" (2024) de Victor Rodenbach, Frédéric Blin remarqué en psychopathe dans l'excellent "Oranges Sanguines" (2021) de Jean-Christophe Meurisse, Arnaud Aymard qui retrouve Blanche Gardin après la série TV "Le Meilleure Façon de Moi-Même" (2021-...), Delphine Baril vue dans "Les Pistolets en Plastique" (2024) de Jean-Christophe Meurisse et "Un Ours dans le Jura" (2025) de et avec Franck Dubosc, puis Augustin Shackelpopoulos apparu dans les séries TV "Scènes de Ménage" (2021) ou "Chamouxland" (2024), puis le film "L'Esprit Coubertin" (2024) de Jérémie Sein... Le futur est proche, mais ce futur n'est qu'effectif que par l'omniprésence de ces robots, le reste semble quasi anachronique avec décors, costumes et ce jusqu'aux voitures un film qui serait plutôt ancré il y a dix ou vingt ans. Le manque de moyen se fait sentir mais ça permet aussi d'éviter des images de synthèse  pour des effets visuels"à l'ancienne" renvoyant à un univers techno-onirique à la façon des Michel Gondry ("Microbe et Gasoil" en 2015) et Spike Jonze ("Her" en 2014).

Le début du film, très comédie dramatico-sociale, peine à créer de la fantaisie bienveillante, on constate vite que la maman/Gardin  a un vocabulaire oscillant entre grossièreté et déprime où les injures et l'agressivité sont l'essentiels des dialogues. C'est d'autant plus irritable que ce personnage est censé être prof. Le propos, ou plutôt la réflexion autour des robots qui prendraient le travail des humains est intéressante mais le scénario se focalise tant sur la relation mère-fille, sommes tout assez classique. Finalement le film n'est pas militant car ne fait qu'effleurer son sujet, mais ce n'est pas non plus une comédie car on ne rit pas du tout, aucun gag réel outre quelques insultes qui font mouche ce qui est très peu, malgré un certain sarcasme le récit reste plombé par la déprime de maman/Gardin, qui fait que le film reste dans la grisaille constamment. Ce n'est pas vraiment caustique, ni simplement drôle, touchant à la rigueur quand arrive les retrouvailles. 

 

Note :                 

10/20
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