13 Jours 13 Nuits (2025) de Martin Bourboulon
Après les comédies "Papa ou Maman" (2015-2016), le film historique "Eiffel" (2021) et son dyptique littéraire d'aventure "Les Trois Mousquetaires" (2023) Martin Bourboulon revient avec une nouvelle adaptation mais cette fois d'une histoire réelle plus contemporaine qui lui a été proposé par Ardavan Safaee patron de Pathé et ne collaboration avec le producteur Dimitri Rassam qui est derrière le cinéaste depuis son premier film. Il s'agit donc de porter à l'écran l'incroyable histoire témoigné dans le livre "13 Jours, 13 Nuits dans l'enfer de Kaboul" (2022) de Mohamed Bida (Tout savoir ICI !), policier en poste à l'ambassade de Kaboul lors des opérations d'évacuation en 2021. Le réalisateur-scénariste co-écrit son scénario avec Alexandre Smia créateur entre autre de la série TV "Une Affaire Française" (2021). Précisons que le livre a déjà inspiré auparavant la série TV "Kaboul" (2025)...
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Kaboul, 15 août 2021, alors que les troupes américaines s'apprêtent à quitter le territoire, les talibans prennent d'assaut la capitale et s'emparent le pouvoir. Au milieu du chaos, des milliers d'afghans tentent de se réfugier dans le dernier lieu encore protégé : l'Ambassade de France. La sécurité est assurée par le commandant Mohamed Bida et ses hommes, mais pris au piège Bida décide de négocier avec les talibans pour organiser un convoi avec l'aide de Eva, jeune humanitaire franco-afghane. Une course contre la montre commence alors pour évacuer les réfugiés jusqu'à l'aéroport... Mohamed Bida est incarné par Roschdy Zem vu dernièrement dans "Une Affaire d'Honneur" (2023) de et avec Vincent Pérez, "Elyas" (2024) de Florent Emilio Siri ou "Hiver à Sokcho" (2024) de Koya Kamura. La jeune franco-afghane est jouée par Lyna Khoudri qui retrouve une actualité violente après "Novembre" (2022) de Cédric Jimenez, retrouve surtout son réalisateur après "Les Trois Mousquetaires" (2023) et vue depuis dans le navrant "L'Empire" (2024) de Bruno Dumont. Citons ensuite Sidse Babett Knudsen actrice danoise déjà habitué au cinéma français comme dans "L'Hermine" (2015) de Christian Vincent, "Juste Ciel !" (2023) de Laurent Tirard ou "Le Fil" (2024) de et avec Daniel Auteuil, Christophe Montenez vu récemment dans "Les Femmes au Balcon" (2024) de et avec Noémie Merlant et "Un Noël en Famille" (2024) de Jeanne Gottesdiener, Yan Tual aperçu dans "Rifkin's Festival" (2022) de Woody Allen, Nicolas Bridet vu dans "Les Cyclades" (2022) de Marc Fitoussi ou "Le Consentement" (2023) de Vanessa Filho, Fatima Adoum apparue dans "L'Assaut" (2011) de julien Leclercq ou "Un Homme Pressé" (2018) de Hervé Mimran, puis enfin Sina Parvaneh vu dans "Les Nuits de Mashhad" (2022) de Ali Abbasi, "The Covenant" (2023) de Guy Ritchie et "Lire Lolita à Téhéran" (2025) de Era Riklis... Le film sent bon le travail en amont, avec fortes documentations, le conseil technique et avisé de Mohamed Bida évidemment, la présence au casting d'acteurs afghans ayant connus ces quelques jours terrifiants, mais le réalisateur et scénariste ont aussi exploré les archives des chaînes TV dont CNN et BBC, les articles des grands reportages contemporains et surtout le documentaire HBO "Escape from Kabul" (2022). Premier constat, la reconstitution est aussi réaliste qu'anxiogène, les décors notamment de l'Ambassade et de son périmètre sont bluffants ce qui facilite l'immersion aussi viscérale qu'authentique.
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Le film s'ouvre sur une invraisemblance... ATTENTION SPOILERS !... C'est l'invasion et victoire des Talibans, c'est l'enfer et l'inconnue mais un officier français part seul en ville sans même un équipier ?! En tant que professionnel ce n'est simplement pas envisageable à tous points de vue, pour un action movie hollywoodien peut-être, pas pour un film qui se veut d'un réalisme sincère... FIN SPOILERS !... heureusement c'est un détail, une maladresse qui se situe au début du récit et qui n'aura pas d'impact sur le reste de l'intrigue. On apprécie de surcroît que le réalisateur évite les écueils du genre comme le collègue forcément jamais d'accord voir même antagoniste, l'héroïsme bas du front (même si on le frôle), le pathos qui aurait pourtant été très facile, il évite tout manichéïsme en se focalisant sur le travail formidable des français (nous étions quasiment seuls) et en laissant les Talibans comme ce qu'ils sont, des croque-mitaines sans âmes, et enfin évite tout spectaculaire à l'américaine pour rester à hauteur d'homme. Bida/Zem est sans doute montrer trop en héros fort de son talent et de son sang-froid, occultant le boulot des autres, laissant dans l'ombre les autres héros français car l'évidence est qu'il n'était pas seul décisionnaire. Cette héroïsation unique et solitaire est dommageable au vu du message prôné. Néanmoins, Martin Bourboulon signe un film efficace, prenant, assez sincère et réaliste pour être pantois devant ces 11 soldats français qui ont porté haut les couleurs de la France.
Note :