Ravage (2025) de Gareth Evans

par Selenie  -  6 Juin 2025, 08:47  -  #Critiques de films

Réalisateur remarqué des films d'action "Merantau" (2009) et du dyptique "The Raid" (2011-2014), ainsi que du plus subtil "Le Bon Apôtre" (2018), Gareth Evans revient aux sources pour la plateforme Netflix avec un film d'action pur mais cette fois il favorise le gun fight à l'occidental plutôt que les arts martiaux. Gareth Evans assume les postes de Producteur-Réalisateur-scénariste dans une production XYZ Films à qui on doit des films comme "Le Passager n°4" (2021) de Joe Penna ou "God is a Bullet" (2023) de Nick Cassavetes. Au départ le film qui a été tourné au Pays de Galles était prévu avec une certaine ambition au point d'être annoncé comme étant "l'un des plus grands films jamais produits au Pays de Galles" mais malheureusement lors des premiers projections-test les retours étaient très négatifs, au point que des reshoots sont tournés pour tenter d'améliorer le film... Un ripoux, Walker, qui tente une rédemption après une affaire qui a mal tourné se voit contraint de sauver le fils d'un homme politique impliquer dans une fusillade. Mais il va comprendre très vite que cette fusillade est aussi liée à ses collègues, anciens complices dans leurs affaires louches... 

Walker est incarné par le co-producteur Tom Hardy qui a pratiquement été vu ces dernières années que dans le Spider-verse en tant que "Venom" (2018-2024) exception faite de "The Bikeriders" (2023) de Jeff Nichols. Citons ensuite Forest Whitaker vu récemment dans "Respect" (2021) de Liesl Tommy et "Big George Foreman" (2023) de George Tillman Jr. et retrouve après "Jingle Jangle : un Noël Enchanté" (2020) de David E. Talbert son partenaire Justin Cornwell vu dernièrement dans "The Million Dollar Bet" (2024) de Thomas Woschitz. Citons encore Timothy Olyphant vu dans "Once Upon a Time... in Hollywood" (2019) de Quentin Tarantino et "Amsterdam" (2022) de David O. Russell, Jesse Mei Li révélée dans la série Tv "Shadow and Bone : la saga Grisha" (2021-2023) et le film "Last Night in Soho" (2021) de Edgar Wright, Yeo Yann Yann essentiellement vue dans "Ah Ma" (2007), "Ilo Ilo" (2013) et "Wet Season" (2019) tous trois de Anthony Chen, Quelin Sepulveda remarqué dans les séries TV "Good Omens" (2023) et "The Veil" (2024), le toujours excellent second couteau Luis Guzman vu entre autre dans "Black Rain" (1989) de Ridley Scott, "L'Impasse" (1993) de Brian De Palma ou "Traffic" (2000) de Steven Soderbergh mais qu'on ne voit plus guère outre le passé inaperçu "Le Flic de Beverly Hills : Axel F." (2024) de Mark Molloy, Sunny Pang apparu dans "Headshot" (2016) de Kimo Stamboel et Kimo Tjahjanto ou "Diamond Dogs" (2017) de Gavin Lim, Xelia Mendes-Jones remarquée dans la série TV "La Roue du Temps" (2023) et enfin Michelle Waterson star du MMA dans son premier rôle au cinéma... Le film impose d'emblée un esthétisme convenu de ce qu'on se fait d'un thriller sombre censé se dérouler dans les bas-fonds et le pire du crime et du vice. Un film qui l'est d'ailleurs, sombre à la photographie de téléfilm (Netflix pas étonné donc) sans ampleur. Le scénario est aussi complexe que fouilli, il faut coller les morceaux du puzzle au fil du récit pour comprendre la banalité de la chose. L'intrigue est donc maladroitement construite et notamment avec des seconds rôles plus ou moins importants qui sont en même temps plus ou moins sous-exploités, on pense surtout à la fliquette jouée par Jesse Mei Li, et on notera aussi la performance de Quelin Sepulveda.

L'histoire va vite, les rebondissements s'accumulent dans la précipitations sans jamais poser les enjeux et ne s'intéressant jamais à la psychologie des personnages tombant dans les clichés de base. On remarque surtout que le film est construit et façonné avec des séquences qui nous renvoient direct au cahier des charges inhérents au genre, et donc on pense à quelques films majeurs dont on ne serait pas surpris que le réalisateur-scénariste aurait revu pour s'inspirer... ou copier ! Citons par exemple les rencontres entre Walker et ses anciens acolytes, l'embuscade dans l'embouteillage, la fusillade dans la discothèque jusqu'au dénouement final. Les scènes d'action n'ont surtout aucune personnalité, aucun style, trop classiques même si on aime la brutalité assumée. Le pire reste tout de même l'intrigue, focalisée sur des jeunes qui n'ont pas l'étoffe d'un tel massacre et qui rend donc la chose simplement pas crédible. Un film d'action qui avait pourtant les moyens de ses ambitions mais qui paraît comme une série B direct-to-video.

 

Note :                 

07/20
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