Horizon : une Saga américaine chapitre 1 (2024) de Kevin Costner
Retour de Kevin Costner après 20 années sans être derrière la caméra, et ce pour son quatrième long métrage après son chef d'oeuvre "Danse avec les Loups" (1990), "Postman" (1997) et "Open Range" (2003). Ayant débuté dans un western, ayant du sang cherokee, étant depuis toujours attiré par le genre mais aussi par son soutien aux nations amérindiennes notamment avec sa participation au documentaire "500 Nations" (1995), on n'est pas surpris de voir le cinéaste revenir au western avec cette fois une fresque dont il a l'idée depuis plusieurs décennies et qu'il avait déjà tenté de faire au début des années 2000. Il faut dire que le producteur-réalisateur-scénariste n'a pas perdu son ambition en imaginant une trilogie de près de 10 heures à l'instar par exemple de "Le Parrain" (1972-1991) de F.F. Coppola ou "Le Seigneur des Anneaux" (2001-2003) de Peter Jackson. Pour ce projet Kevin Costner a engagé sa fortune personnelle et a dû hypothéquer sa propriété pour atteindre un budget total de 100 millions de dollars. Pour écrire son scénario il a collaboré avec Jon S. Baird, réalisateur des films "Ordure !" (2013), "Stan & Ollie" (2018) et "Tetris" (2023), qui est aussi romancier et qui a déjà travaillé avec Costner sur un roman illustré nommé "The Explorers Guild" (2015)... L'histoire de colons durant la conquête de l'Ouest dans les années 1850, et la colonisation des terres ancestrales des autochtones avec ses conséquences désastreuses. L'expansion des colons vers l'Ouest et la lutte contre les peaux-rouges, des blancs peu recommandables et les éléments d'une nature sauvage...
Au générique, comme à son habitude on retrouve le producteur-réalisateur lui-même, Kevin Costner qui a abordé le far-west également à la télévision avec "Hatfieds and McCoys" (2012) et "Yellowstone" (2018-...). Il est entouré de Sienna Miller vue entre autre dans "The Lost City of Z" (2017) de James Gray ou "Manhattan Lockdown" (2020) de Brian Kirk, Sam Worthington vu dans les "Avatar" (2009-2022) de James Cameron et qui retrouve après "Le Choc des Titans" (2010) Louis Leterrier et "La Colère des Titans" (2012) de Jonathan Liebesman son partenaire Danny Huston qui retrouve le genre avec notamment "The Proposition" (2005) de John Hillcoat, "La Conspiration" (2011) de Robert Redford et "Jusqu'au Bout du Monde" (2023) de et avec Viggo Mortensen, Jena Malone vue tout récemment dans "Rebel Moon : Enfant du Feu" (2023) de Zack Snyder et "Love Lies Bleeding" (2024) de Rosa Glass et qui retrouve après "The Neon Demon" (2016) de Nicolas Winding Refn l'ex-top model Abbey Lee révélée dans "Mad Max : Fury Road" (2015) de George Miller, Ella Hunt aperçue dans "Les Misérables" (2012) de Tom Hooper ou "L'Amant de Lady Chatterley" (2022) de Laure de Clermont-Tonnerre, Tim Guinee apparu dans deux "Iron Man" (2008-2010) de Jon Favreau ou plus récemment "Harriet" (2019) de Kasi Lemmons, Scott Haze vu dans "Midnight Special" (2015) de Jeff Nichols ou "Affamés" (2021) de Scott Cooper et retrouve après "Minari" (2020) de Lee Isaac Chung son partenaire Will Patton qui retrouve Costner après "Sens Unique" (1987) de Roger Donaldson, "The Postman" (1997) et la série TV "Yellowstone" (2020), Michael Rooker qui retrouve aussi Costner après "JFK" (1991) de Oliver Stone et remarqué récemment dans la trilogie "Les Gardiens de la Galaxie" (2014-2023) de James Gunn, Douglas Smith vu dans "Terminator Genisys" (2015) de Alan Taylor et "Miss Sloane" (2017) de John Madden, Michael Angarano vu dans "Red State" (2011) de Kevin Smith ou "Oppenheimer" (2023) de Christopher Nolan, Jamie Campbell Bower vu dans "Sweeney Todd" (2007) de Tim Burton ou "Anonymous" (2011) de Roland Emmerich, Luke Wilson qui a débuté chez Wes Anderson qui retrouve l'Ouest après "3h10 pour Yuma" (2007) de James Mangold, Isabelle Fuhrman remarquée pour le dyptique "Esther" (2009-2022), Angus Macfadyen vu dans "Braveheart" (1995) de et avec Mel Gibson ou "The Lost City of Z" (2017) de James Gray, James Russo qui retrouve Costner après "The Postman" (1998) et "Open Range" (2004) et retrouve après "Flag Day" (2021) de et avec Sean Penn l'acteur Dale Dickey vu dans "Winter's Bone" (2010) de Debra Granik et "Comancheria" (2016) de David Mackenzie, Raynor Scheine vudans "Mort ou Vif" (1995) de Sam Raimi, "Le Nouveau Monde" (2005) de Terrence Malick ou "Lincoln" (2012) de Steven Spielberg, Charles Baker vu dans "Les Amants du Texas" (2013) de David Lowery ou "Wild" (2014) de Jean-Marc Vallée, Jeff Fahey qui retrouve Costner après "Silverado" (1985) et "Wyatt Earp" (1994) et acteur fétiche de Robert Rodriguez depuis, puis enfin n'oublions pas les amérindiens pour les rôles les plus importants Wasé Chief (dont le père est un des fondateurs de la America Indian Movement), Tatanka Means devenu humoriste, et surtout Owen Crow Shoe connu pour avoir assumé les cascades sur "The Revenant" (2016) de Alejandro Gonzales Inarritu... Dès le départ le réalisateur Kevin Costner impose l'horizon, littéralement, puis les horizons en insistant sur les paysages majestueux de l'Ouest américain de la région du Rio Grande aux montagnes du Montana, en passant par les forêts des Rocheuses au Wyoming. On constate vite qu'on va suivre en fait plusieurs destins qui ne se croiseront pas forcément dans l'immensité du far-west. Une femme qui fuit avec son bébé par la violence, une famille de colons qui va se fracasser avec la première attaque apache, des soldats d'un camp frontalier, des apaches renégats, des chasseurs de scalps, des outlaws... etc...
On sent que le cinéaste a voulu un panel "historique" représentatif de son époque mais contrairement au chef d'oeuvre du genre "La Conquête de l'Ouest" (1962), Costner ne met pas en place une ligne directrice entre tous les protagonistes, reste sur une durée totale bien moindre et omet toute toute légèreté insistant sur les drames qui suivent le sillon tracé par les colons. Le montage manque un peu de fluidité, alternant de façon régulière entre les segments (chaque personnage à sa région) avec des parties plus ou moins attrayantes. Le réalisateur s'attarde parfois un peu trop, parfois ne développe pas assez ce qui donne a sensation d'un récit un un peu fouilli ou inabouti. Mais la mise en scène est flamboyante, la caméra est toujours en mouvement, les paysages sont toujours mis en valeur, il y a du souffle et les personnages sont bien croqués à défaut de surprendre. Mais le pire arrive à la fin, où on a droit à près de 10mn de teaser, un simple teaser résumant ce qui va arriver dans la suite du film, 10mn qui en montre beaucoup trop et qui agit de la même façon que dans des séries TV. Plus vraiment de suspense tant on sait désormais ce qui va se passer dans les grandes lignes dans le prochain opus ! Rageant... Note indulgente...
Note :